Descendant de familles levantines de Smyrne et Chios, les recherches que j’ai menées sur mes ancêtres (Mirzan, Castelli, Micridis notamment) m’ont amené à réunir un important volume de documents et d’informations non seulement sur l’histoire de ma famille mais aussi sur l’origine, le parcours, et la vie de nombre d’autres familles levantines de Smyrne et de Chios, sur les liens commerciaux et personnels qu’elles ont tissés, et sur le contexte géopolitique dans lequel elles évoluaient, souvent tiraillées entre plusieurs cultures, et régulièrement victimes des mouvements de « plaques tectoniques » qui ont secoué cette région compliquée, depuis l’arrivée des tribus touraniennes en Asie mineure vers le 11ème siècle (en provenance d’Asie centrale) jusqu’à la fondation de la Turquie moderne au début du 20ème siècle sur les décombres de l’Empire ottoman. Ce dernier événement marquera d’ailleurs pour nombreuses familles levantines la fin d’une très ancienne présence en Orient et l’exil vers une Europe qui leur était assez étrangère.
J’ai souhaité par ce site mettre les informations ainsi réunies à la disposition du plus grand nombre, en pensant particulièrement aux descendants de familles levantines qui ont vécu à Smyrne ou à Chios entre le 17ème siècle et la première partie du 20ème siècle. J’espère ainsi aider ces descendants à découvrir leurs origines ou à approfondir la connaissance qu’ils en ont.
Il me semble en effet que l’entraide -qui est un levier fondamental permettant la progression dans toute recherche généalogique- s’impose encore davantage dans le cas de nos familles levantines.
Mener une recherche sur l’histoire de sa famille quand elle est originaire de Smyrne, de Chios, ou encore d’Arménie orientale, n’est pas aussi aisé que mener des recherches sur une famille établie depuis des siècles en Ile de France ou en Bourgogne, dans un pays où l’état civil est structuré depuis longtemps, et où les bases de données sont de plus en plus accessibles en ligne. Nos familles levantines vivaient dans un empire qui s’intéressait peu à l’histoire des « nations » -c’est-à-dire des communautés- non turques, qu’elles fussent étrangères (comme les européens établis dans la région depuis des générations) ou ottomans « minoritaires » (les grecs, les arméniens, et les juifs).
Les principales archives étaient donc soit de nature religieuse (notamment les registres des naissances, mariages, et décès tenus par les églises et paroisses), soit d’ordre familial et privé, soit à caractère diplomatique (tenus par les consulats des puissances européennes). Les archives, déjà limitées, furent largement détruites ou dispersées lors des diverses calamités naturelles et politiques que ces communautés ont traversées jusqu’à l’exode. Il m’a donc semblé naturel, et de l’ordre du devoir de mémoire, de partager ce que je suis parvenu à découvrir lors de mes recherches.
Si ce site vous est d’une quelconque utilité dans vos propres recherches, je n’ai qu’une faveur à vous demander : aidez-moi à votre tour en partageant avec moi les informations dont vous disposez, qu’il s’agisse de documents d’archive, de travaux universitaires, de livres, de photos et d’anecdotes personnelles sur des familles levantines de Smyrne et Chios. Parlez aussi de ce site avec d’autres descendants de familles de Smyrne et Chios avec lesquels vous êtes en contact. N’hésitez pas à me mettre en relation avec des personnes qui pourraient contribuer à enrichir le site.
Aucune activité commerciale n’aura lieu sur ce site qui est exclusivement conçu comme un outil d’approfondissement de notre connaissance collective des familles levantines.